Julie Lavayssiere
Diplômée de l’ENSA Paris-Belleville en architecture et de l’Université Paris 8 en sociologie
Doctorante en sociologie, début de thèse en janvier 2022
Direction de thèse : Agnès Deboulet (LAVUE) et Adelina Miranda (Migrinter)
Affiliations : LAVUE (UMR 7218), équipe Alter, affiliée à l’Institut Convergences Migrations
Thèse :
Les réseaux de la débrouille. En marge de l’institution, les trajectoires résidentielles et le recours aux habitats incertains et informels des personnes immigrées en Ile-de-France.
Résumé de la recherche :
Depuis 2015 et la désignation d’une “crise migratoire” en Europe, le système de prise en charge et d’hébergement des personnes immigrées sur le territoire français a été mis à rude épreuve et fait désormais l’objet d’une saturation continue. Pour les personnes immigrées (demandeur•ses d’asile, sans-papiers ou en situation régulière) laissé•es au ban de l’hébergement institutionnel, l’instabilité administrative, couplée à l’interdiction de travailler pour une part d’entre-elles, rend difficile la possibilité de se loger de manière décente dans le marché privé. Ces obstacles les amènent à recourir à d’autres formes d’habitat très précaires, caractérisées notamment par l’incertitude du fait du statut d’occupation ou de l’absence de cadre contractuel. Ainsi, des trajectoires résidentielles se déploient, en marge de celles dessinées par les pouvoirs publics, « dans les limbes » (Danış 2006), c’est à dire par « une incorporation non-officielle où les migrants sont insérés par la mobilisation de leurs propres ressources sans aide de l’État ».
A partir de ce constat, la thèse s’intéresse à ces trajectoires résidentielles en Ile-de-France à travers l’étude des réseaux et ressources mobilisés par les personnes immigrées pour assurer leur quotidien. Elle s’articule autour des questions suivantes : En situation de non-prise en charge institutionnelle et/ou associative, comment les personnes immigrées en Ile-de-France mobilisent-elles des habitats dits informels (squat, hébergement chez des tiers, sous-location) et déploient des tactiques pour dessiner leurs trajectoires résidentielles au coeur de l’incertitude ?
Enseignements :
– ENSA Paris-Belleville, 2019-2022, TD d’enquête de sociologie urbaine, L1, "Introduction à la sociologie urbaine"
– Université Paris 8, 2023-2024, CM de sociologie, "Transformations sociales au XXème siècle. Une approche biographique", L1
– Université Paris 8, 2023-2024, CM de sociologie, "Lecture d’une grande enquête. Chantier interdit au public de Nicolas Jounin", L1
Communications et publications :
– Julie Lavayssiere. "Choisir le squat comme tactique de résistance individuelle des personnes exilées « sans droits » face aux processus de relégation et de sujétion". Regards croisés sur les habitats précaires. Perspectives internationales, Nov 2023, Aubervilliers, France. ⟨hal-04441031⟩
– Julie Lavayssiere. "Sans-papiers à Istanbul. L’immobilité contrainte et le « savoir-circuler » des personnes exilées". Observatoire Urbain d’Istanbul. 2024. https://oui.hypotheses.org/8419 ⟨hal-04531118⟩.
Responsabilités scientifiques :
– Coresponsable du chantier du LAVUE "Pratiques d’émancipation située", depuis 2023
– Coreprésentante des doctorant•es auprès de l’équipe Alter, depuis 2023
– Coorganisatrice des Journée des Doctorant•es du LAVUE, 2023