Capter les flux

in G. Capron, G. Cortès, H. Guétat-Bernard (coord.), Liens et lieux de la mobilité, Belin, Paris, 2005, pp.191-203


L’existence de publics et de territoires marginalisés a toujours questionné les sciences humaines. Son traitement oscille le plus souvent entre approche critique et compréhensive, entre révélation de la domination et explicitation des compétences. La mise sur le devant de la scène des phénomènes de mobilité n’a fait que révéler à nouveau la fracture entre ces deux approches.
Nous voudrions ici déplacer légèrement l’objectif afin de questionner trois termes, lieux communs de la littérature sur les regroupements de jeunes ; ceux de territoire, de bande et d’appropriation. Il ne s’agit pas de les réfuter mais de montrer leur complexité et leurs ambiguïtés. Nous appuyant sur une longue enquête dans trois villes de la proche banlieue parisienne (Bobigny, Créteil et Nanterre), nous verrons dans quelle mesure parler de cultures territoriales et de mouvements ordinaires peut nous permettre de mieux appréhender ces pratiques d’agrégation juvéniles.

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