L’émancipation coopérative face à la compétence participative

Politique et Sociétés, numéro « Pouvoir, participation et capacités », Société québécoise de science politique, Montréal, vol.32, n°1, pp.107-127, 2013


Nous souhaitons interroger la pertinence des notions de compétences et de capacités comme concepts critiques pragmatistes opératoires face aux nouveaux processus de domination, notamment ceux exercés par les institutions. Pour ce faire, nous nous appuyons dans ce texte sur l’expérience croisée d’un conseil de quartier et d’une accession sociale à la propriété à gestion coopérative. La démocratie participative exige des capacités spécifiques qui sont en effet perturbées par cette expérience coopérative dont le rapport à la décision repose sur le faire et la dimension capacitaire sur les prises élaborées à cet effet. Il s’agit donc moins pour les accédants concernés d’obtenir une reconnaissance publique de capacités pouvant conduire à un accès à la décision, que de construire de manière coopérative des prises d’émancipation critique vis-à-vis de ces dispositifs participatifs. Ce passage d’une compétence participative à une émancipation coopérative permet à la fois de surmonter l’instrumentalisation capacitaire et de mieux travailler l’articulation entre la constitution des prises et la portée critique des processus d’émancipation.

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