Réinventer une identité entre « nature » et « culture » pour une ancienne ville ouvrière de la banlieue rouge

Journal des anthropologues, vol. 162-163, no. 4-5, 2020, pp. 29-45


Résumé
La notion de culture est au cœur de redéfinitions multiformes par des acteurs diversement impliqués dans les politiques urbaines des villes globales. Dans le cas de Montreuil, ancienne ville ouvrière de la « banlieue rouge » à l’Est de Paris, cette notion a été récemment conjuguée avec celle de nature pour reformuler une identité urbaine singulière. Basé sur une enquête de terrain menée auprès des acteurs locaux (associations, collectifs, habitants investis dans les jardins ou dans des événements éco-culturels, représentants de la municipalité), cet article illustre les imbrications de la triade « culture, nature, engagement » dans ce processus de redéfinition identitaire. En suivant parallèlement les mobilisations citoyennes pour la défense de la « nature en ville » et les politiques des pouvoirs publics locaux, nous essayons de reconstruire une « micro-histoire socionaturelle » de la ville de Montreuil par une approche d’anthropologie politique de l’environnement en contexte urbain. Cela permet de saisir la place changeante de la « nature » au niveau des discours et des pratiques de divers acteurs politiques et sociaux, et d’éclairer la construction d’un modèle de ville « écologique et populaire », redéfinissant un imaginaire culturel, artistique et patrimonial subordonné aux injonctions des politiques contemporaines de gouvernance néolibérale des villes.

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https://www.cairn.info/revue-journal-des-anthropologues-2020-4-page-29.htm