Lutter en ville au Soudan. Ethnographie politique de deux mouvements de contestation (Girifna et Sudan Change Now)

La soutenance se déroulera le vendredi 29 novembre à 14h à l’université Paris 8 Saint-Denis, dans la Salle des Conseils, Bâtiment A, Espace Deleuze, 1er étage.

Le jury sera composé de :
Alain Bertho, Professeur d’Anthropologie, Université Paris 8, LAVUE (examinateur)
Hamit Bozarslan, Directeur de recherche au CNRS, EHESS/CETOBAC (rapporteur)
Barbara Casciarri, Maîtresse de conférence en Anthropologie, Université Paris 8, LAVUE (directrice)
Agnès Deboulet, Professeure de Sociologie, Université Paris 8, LAVUE, (examinatrice)
Éric Denis, Directeur de recherche au CNRS, Géographie-Cité (rapporteur)
Judith Hayem, Maîtresse de conférence en Anthropologie, Université Lille 1, CLERSÉ (examinatrice)

La soutenance sera suivie d’un pot, auquel vous êtes chaleureusement convié-e-s. Pour des raisons d’organisation, n’hésitez pas à me confirmer votre présence à l’adresse suivante deshayes.clement@gmail.com.

Résumé de la thèse

Cette thèse analyse les transformations du militantisme urbain en situation autoritaire au travers de l’étude de deux mouvements de contestation de constitution récente au Soudan : Girifna et Sudan Change Now. Ces organisations d’un nouveau type sont devenues depuis 2010 des acteurs majeurs de la contestation grâce à des actions protéiformes et innovantes dans un contexte socio-politique marqué par la séparation du Soudan du Sud et une crise économique d’ampleur inégalée. La naissance de ces groupes, comme dans d’autres pays d’Afrique et du Moyen Orient, interroge sur les mutations de l’engagement contestataire en « situation globale » et sur la possibilité d’expression d’un dissentiment explicite dans des configurations autoritaires de pouvoir.
Au travers d’une ethnographie de longue durée, cette recherche montre la manière dont ces rébellions se construisent au plus proche, dans l’entrelacs des réseaux de solidarité familiale, de quartier, de classe et en s’insérant dans les contre-cultures de la jeunesse urbaine. Nous interrogeons la manière dont ces mouvements de contestation, tout en dessinant et produisant les frontières et les représentations de la « ville militante », articulent leur action locale et internationale. Les militants et les mouvements participent aux processus multidimensionnels de la phase actuelle de la globalisation tout en subissant ses aspects les plus inégalitaires. Par ailleurs, nous avons analysé la contestation urbaine non seulement dans son interaction avec l’État et la répression, mais aussi dans son imbrication dans les structures politiques qui s’expriment au travers des hiérarchisations sociales et des processus de domination que ces groupes militants contribuent paradoxalement à produire autant qu’à contester.