Quitter le Nil ? Vulnérabilités socio-environnementales et migrations dans la région du Delta (Égypte)
Soutenance de thèse de Florian Bonnefoi
La soutenance se tiendra le vendredi 20 décembre à 13h30 en Salle des Conférences à la MSHS de l’Université de Poitiers. Pour des questions d’organisation, merci de m’écrire si vous comptez vous joindre à nous en présentiel.
Une participation en visioconférence sera également possible. Vous pouvez m’écrire à l’adresse suivante afin de recevoir le lien : florian.bonnefoi@gmail.com
Le jury sera composé de :
Mme Agnès Deboulet, Professeure de sociologie, Université Paris 8, LAVUE (directrice)
Mme Sylvie Fanchette, Directrice de recherche en géographie, IRD, Université Paris-Cité, CESSMA (examinatrice)
M. François Gemenne, Professeur titulaire HEC, Université de Liège, chercheur FNRS en science politique(rapporteur)
Mme Adelina Miranda, Professeure d’anthropologie, Université de Poitiers, Migrinter (examinatrice)
Mme Naïk Miret, Professeure de géographie, Université de Poitiers, Migrinter (directrice)
Mme Delphine Pagès-El Karoui, Professeure de géographie, Inalco (présidente)
M. Sylvain Souchaud, Directeur de recherche IRD, Paloc, Muséum d’Histoire Naturelle(rapporteur)
Mots clés : delta – changement climatique – migration – circulation – vulnérabilité – adaptation - Égypte
Résumé :
Cette thèse examine les interactions entre des dégradations environnementales et climatiques (DEC) multiples et des phénomènes migratoires multiscalaires dans le delta du Nil, en Égypte. Le delta du Nil par sa démographie hors norme, son anthropisation ancienne et sa vulnérabilité à des risques divers est un cas d’étude emblématique. S’appuyant sur un terrain cumulé de deux ans et demi mené en Égypte entre 2021 et 2024, dans une trentaine de localités dans l’intérieur des terres et sur la côte, la thèse propose ainsi une géographie qui dépasse le clivage entre l’urbain et le rural. En suivant des parcours migratoires et de vie et en prêtant attention aux DEC, elle porte également le regard sur la Haute-Égypte, Le Caire et des territoires extra-égyptiens comme le Koweït.
En confrontant la prise en charge institutionnelle de l’environnement et du climat en Égypte, les discours d’experts et les expériences vécues par les populations deltaïques, cette recherche interroge la multivulnérabilité des territoires et des populations, la façon dont elle s’est construite sur le temps long ainsi que l’ampleur inédite qu’elle prend aujourd’hui. Elle porte l’attention sur les stratégies d’adaptation de trois groupes socio-professionnels principaux : paysans, pêcheurs et vendeurs de rue. Elle analyse la façon dont ces groupes mobilisent des mobilités multi-échelles – des migrations internes aux migrations internationales en passant par des circulations diverses – face aux crises socio-économiques comme environnementales et climatiques. Elle montre ainsi comment des filières migratoires traditionnelles sont remobilisées et parfois transformées en contexte de DEC. La thèse encourage alors à considérer la relation migration-environnement comme réciproque.